Comportement tranquilisateur

De WiWiKi, le wiki du bégaiement. .

Le comportement tranquillisateur qui s'inscrit dans ce que les linguistes appellent le métalangage, est habituellement constitué d’un ensemble de signaux que nous adressons automatiquement et inconsciemment à notre interlocuteur, pour l’informer des aléas que nous rencontrons dans l’expression de notre propos, sous forme de gestes de la main, de hochements de tête, de balancement du corps, de mimiques expressives diverses, d’onomatopées (les euh !) ou de formules d’excuse. Il repose sur notre aptitude à sentir subconsciemment les réactions négatives possibles de notre semblable lorsque nous lui parlons avec plus ou moins de facilité. Dans le bégaiement, le comportement tranquillisateur est souvent absent ou plus ou moins altéré : stéréotypé, volontarisé ou non appliqué aux bégayages.

ENCYCL: Le comportement tranquillisateur a été décrit en 1971 par F. Le Huche. Sa fréquente absence dans le bégaiement constitue pour cet auteur la troisième malfaçon (ou distorsion) fondamentale de la parole bègue. La récupération d’un comportement tranquillisateur automatique et inconscient est un bon signe de normalisation de la relation d’altérité pendant la parole annonçant la disparition prochaine du bégaiement.

En cas d'accidents de paroles (blocages, répétitions de mots, allongements de syllabes), un comportement tranquillisateur volontarisé permet à la personne bègue d'envoyer un signal à son interlocuteur pour lui montrer qu'elle a bien perçu un problème dans son élocution et qu'elle ne cherche pas à le cacher. Ce signal peut être :

  • un signe de la main
  • un sourire si une certaine complicité s'est établie
  • une onomatopée

Lorsque la personne est suffisamment à l'aise avec sa parole elle peut aussi dire quelques mots :

  • "je suis fatigué ces temps ci"
  • "dur, dur en ce moment"
  • "c'est difficile pour moi ces jours ci"
  • "qu'est-ce que je bégaye en ce moment"

La tranquillisation de l'interlocuteur en ce qui concerne le bégaiement permettra à la personne bègue si elle a été déstabilisée de reprendre pied et de poursuivre. Ce comportement tranquillisateur volontarisé est un des meilleurs moyen de réparer un accident de paroles et de restaurer le climat de l'échange.